Commerce mondial : vers une normalisation

Après l’effondrement du commerce mondial de marchandises observé au printemps 2020, celui-ci a rapidement rebondi, et dépassé son niveau d’avant-crise dès la fin de l’année 2020. Depuis le printemps 2021, cependant, le commerce mondial a largement stagné et a même reculé au cours des derniers mois. La Chine contribue fortement à ce ralentissement.

Le commerce chinois a en effet connu une dynamique particulière depuis le début de la pandémie (cf. graphique 1). La Chine a été le premier pays à introduire un verrouillage très strict de son économie, impliquant une forte chute de ses échanges internationaux de marchandises au tout début de l’année 2020. Les exportations chinoises ont vivement rebondi dès le second semestre 2020 sous l’effet de la hausse de la demande des économies avancées, portant ainsi les exportations et les importations chinoises largement au-dessus de leur niveau d’avant-crise. Le récent ralentissement du commerce chinois peut dès lors être interprété comme une normalisation lui permettant de rejoindre sa tendance d’avant-crise.

 

Graphique 1 : Indice du volume des échanges de biens pour les économies avancées, les économies émergentes hors Chine, et la Chine

Note : Le commerce est calculé comme la moyenne des exportations et des importations pour chaque zone géographique. Les données sur les volumes d’exportations et d’importations proviennent du CPB. Les séries commerciales sont normalisées pour être égales à 100 en décembre 2019. Dernière observation : Août 2021.

Sources :  Bureau d’analyse de la politique économique des Pays-Bas (CPB) et calculs des auteurs.

 

Les perspectives du commerce mondial au cours des prochains mois dépendront largement de l’évolution d’autres facteurs qui ont entravé la croissance du commerce mondial ces derniers mois. Les goulots d’étranglement dans plusieurs secteurs de biens intermédiaires tels que les semi-conducteurs ont pesé sur la production industrielle et le commerce. La résurgence de cas de Covid-19 dans certains ports, notamment en Chine, ont également contribué à y entraver la logistique. Ces effets peuvent être évalués à l’aune du graphique 2, qui représente la croissance du commerce mondial en glissement annuel (en rouge) ainsi que deux indicateurs avancés – un indicateur du trafic de conteneurs (RWI / ISL container throughput), et l’indice avancé du commerce mondial (WTLI). Après une chute au cours des derniers mois, les indicateurs avancés suggèrent une normalisation de la croissance du commerce en septembre et octobre.

 

Graphique 2 : Indicateurs avancés du commerce mondial

Note : Le volume du commerce mondial provient du CPB. L’indice avancé du commerce mondial (WTLI) est un indice composite de sept indicateurs sous-jacents, dont les prévisions des entreprises IFO et le PMI manufacturier mondial. Pour plus de détails, voir Ferrara et Barhoumi (2015). L’indice de trafic de conteneurs RWI/ISL est un indice mesurant le flux de conteneurs dans 91 ports internationaux représentant 60 % du trafic mondial de conteneurs. Derniers points de données : Août 2021 (commerce mondial CPB), septembre 2021 (débit de conteneurs) et octobre 2021 (WTLI).

Sources :  Bureau d’analyse de la politique économique des Pays-Bas (CPB), Institut rhénan-westphalien de recherche économique (RWI) et calculs des auteurs.

 

Pour en savoir plus, voir le billet de blog n° 223 sur le Bloc-notes Éco de la Banque de France.