Confinements régionaux en Chine, quels effets sur le commerce international ?

Dans le cadre de sa politique « zéro Covid », la Chine recourt à des confinements régionaux pour limiter la propagation du virus. Si la plupart des confinements n’ont pas d’effet visible, ils entravent néanmoins le commerce quand ils sont très sévères. Celui particulièrement strict imposé à Shanghai en avril 2022 a réduit les exportations et les importations chinoises de respectivement 3,2 % et 3,5 %.

La plupart des pays ont renoncé à recourir aux confinements pour lutter contre la propagation de la Covid-19 ; la Chine constitue à cet égard une exception notable et importante. Depuis le début de la pandémie, elle applique une politique « zéro Covid » ayant pour objectif d’empêcher tout nouveau cas d’infection. À cet effet, le pays a développé un système de réaction à l’épidémie avec des tests de masse, la recherche des cas contacts et – si nécessaire – des confinements locaux.

Compte tenu de l’importance économique de la province de Shanghai (8 % des exportations de la Chine et 14 % de ses importations), le confinement de la région a affecté les échanges commerciaux agrégés de la Chine. En supposant par un rapide calcul que le confinement à Shanghai a affecté seulement les échanges commerciaux de la province de Shanghai, mais pas ceux des autres provinces, nous calculons que ce confinement a réduit les exportations chinoises agrégées de 3,2 % en avril 2022 et les importations agrégées de 3,5 %. Notre analyse suggère par conséquent que des confinements régionaux en Chine peuvent encore réduire les échanges commerciaux agrégés, mais seulement s’ils sont exceptionnellement sévères et instaurés dans une province économiquement importante telle que Shanghai.

La structure des échanges commerciaux de Shanghai joue également un rôle important dans les exportations agrégées chinoises. La Chine est un fournisseur majeur de biens d’équipement et de biens intermédiaires au reste du monde (ces biens représentent 73 % de l’ensemble des exportations chinoises) et à Shanghai en particulier leur part est élevée (83 %). Le confinement de Shanghai peut par conséquent avoir également affecté les échanges commerciaux d’autres pays plus en aval de la chaîne de valeur. Cet effet peut avoir été particulièrement important pour le Japon et les États-Unis qui, ensemble, achètent plus de 30 % de tous les biens exportés par Shanghai (contre 22 % de l’ensemble des exportations chinoises de biens).

 

Pour en savoir plus, voir le billet de blog n° 273 sur le Bloc-notes Éco de la Banque de France.