Crise Covid 19 et surendettement des ménages : une baisse record du nombre de dossiers déposés en 2020

Le PIB français a affiché en 2020 sa plus forte baisse annuelle (– 7,9 %) depuis le début de la série, en 1950. Pourtant, dans ce contexte économique difficile, le nombre de dossiers de surendettement déposés en vue d’un rééchelonnement ou d’un effacement des dettes n’a non seulement pas progressé, mais s’est contracté de 24 %. Plusieurs facteurs expliquent cette baisse contre-intuitive.

La réduction du nombre des dossiers de surendettement en 2020 s’inscrit dans une tendance de fond orientée à la baisse depuis 2015 (cf. graphique), induite par les réformes successives de la procédure de traitement du surendettement. Les obstacles exceptionnels rencontrés pendant le premier confinement (entre mars et juin 2020), comme la fermeture de nombreuses structures d’aide sociale, qui aident à constituer les déclarations, et les retards dans l’acheminement du courrier, pourraient expliquer la moitié de la diminution des dossiers observée en 2020.

Surtout, un large éventail d’aides et de mesures a soutenu le pouvoir d’achat des ménages ; les prestations sociales ont augmenté de 8 % en 2020. De nouvelles aides ont été attribuées aux familles à faibles ressources, de nombreux bailleurs sociaux ont accordé à leurs locataires des facilités de paiement et, à l’initiative de la Banque de France, la plupart des grands créanciers ont consenti des moratoires aux ménages surendettés afin de limiter les redépôts de dossiers.

Pour 2022, l’arrêt progressif des aides transitoires doit conduire à demeurer attentif à l’évolution du nombre de dépôts de dossiers. Cela étant, le scénario d’une forte augmentation, encore envisagé il y a quelques mois, apparaît aujourd’hui très improbable.

Pour en savoir plus, voir le Bulletin de la Banque de France n° 238/2