Depuis le début de la crise sanitaire, la Banque de France et l’Insee estiment chaque mois la perte d’activité économique secteur par secteur, à l’aide d’enquêtes de conjoncture. Ces enquêtes mensuelles, basées sur des déclarations d’entreprises, se sont avérées être un baromètre fiable et quasiment en temps réel de l’effet des restrictions.
En complément de ces estimations, nos deux institutions ont lancé un travail commun exploitant les données de chiffres d’affaires réels des entreprises (mesurés par les déclarations de TVA). Ce travail estime un « choc d’activité », défini comme l’écart mesuré au cours de chaque mois entre l’activité réelle, observée, des entreprises et leur activité « contrefactuelle », c’est-à-dire une estimation de ce qu’aurait été leur chiffre d’affaires en l’absence de choc sanitaire. La construction de ce choc d’activité permet une analyse infra-sectorielle extrêmement fine pour une très grande population d’entreprises.
L’analyse identifie un choc d’activité économique brutal (cf. graphique) et présentant d’importantes différences sectorielles. Elle illustre également la grande diversité des situations individuelles au sein d’un même secteur d’activité. L’évolution obtenue correspond bien à celle de l’activité retracée par les différentes enquêtes de conjoncture et la comptabilité nationale : une perte marquée de chiffre d’affaires de mars à mai 2020, lors du premier confinement, de l’ordre de 27 %, puis une reprise avec un rattrapage seulement partiel de juin à septembre, et enfin un relatif maintien de l’activité.
Le choc d’activité économique cumulé de mars à décembre 2020 : ventilation sectorielle
(en %)
Sources : Données de TVA (Direction générale des Finances publiques – DGFiP). Calculs de B. Bureau, A. Duquerroy, M. Lé et F. Vinas (Banque de France), J. Giorgi et S. Scott (Insee).
Pour en savoir plus, voir le billet de blog n° 211 sur le Bloc-notes Éco de la Banque de France.
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