Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a présenté mardi 19 juillet le Rapport annuel 2021 sur l’épargne réglementée. Ce rapport met en évidence un début de normalisation du comportement d’épargne des ménages, après des niveaux exceptionnels en 2020 alimentés par les restrictions sanitaires. Le surplus d’épargne accumulé pendant la crise sanitaire s’est ainsi stabilisé ainsi à partir du troisième trimestre 2021 et s’établit à 151 milliards d’euros au premier trimestre 2022. Les ménages retrouvent progressivement un niveau de consommation proche du niveau d’avant-crise, même si le contexte d’incertitude actuel semble favoriser un maintien de l’épargne de précaution.
Par ailleurs, la structure des portefeuilles fait preuve d’une remarquable stabilité, bien qu’ayant crû de 62 % depuis 2010, et plus récemment malgré l’occurrence de la crise sanitaire et la hausse de l’inflation. Ce contexte inflationniste lié à la reprise post-Covid, ainsi qu’à la guerre en Ukraine, affecte directement à la hausse les taux de rémunération de l’épargne réglementée qui, au 1eraoût, passeront à 2 % pour le livret A et le LDDS (livret de développement durable et solidaire) et à 4,6 % pour le LEP (livret d’épargne populaire). Ce dernier, à destination des ménages disposant des revenus les plus modestes et dont la rémunération est totalement protégée contre l’inflation, est encore trop peu développé malgré des progrès récents : seuls 37 % des Français éligibles en détiennent un.
Le rapport est aussi l’occasion de revenir sur la spécificité du modèle français d’épargne réglementée, qui assure un juste équilibre entre le pouvoir d’achat des épargnants et le financement de l’économie tout en concourant au financement du logement social, de l’économie sociale et solidaire, de la transition énergétique et de la réduction de l’empreinte carbone.
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