Du fait de la réduction subite de l’activité et de l’instauration d’une distanciation physique, la crise de la Covid-19 a bouleversé le marché du travail et son organisation. Au printemps 2020, du fait de la structure par genre des emplois, les femmes se sont retrouvées en première ligne dans la lutte contre le virus. Les métiers du soin sont très majoritairement féminins : les infirmiers sont principalement des infirmières, la parité est en passe d’être atteinte chez les médecins et les professions d’aide-soignant ou d’aide à domicile restent très féminines. D’autres métiers très féminisés ont été également exposés, comme les hôtes de caisses dans les supermarchés ou les personnels de ménage, qui ont continué à mener leurs tâches quotidiennes dans cette période de fortes incertitudes sur la maladie. Selon une étude de l’Insee publiée en juin 2020, les femmes ont davantage assuré la prise en charge des enfants. Par exemple, parmi les personnes en emploi qui n’ont pas bénéficié d’autorisation spéciale d’absence pour garde d’enfant, 45 % des femmes ont assuré une « double journée » professionnelle et domestique, contre 29 % des hommes. En France (cf. graphique), leur participation au marché du travail a été peu affectée grâce aux politiques publiques d’accompagnement, comme l’activité partielle, mais surtout grâce à leur capacité à concilier impératifs familiaux et professionnels.
En particulier, le télétravail a permis d’absorber le choc de la hausse du travail domestique due au confinement et à la fermeture des écoles, favorisant une meilleure répartition des tâches au sein du foyer. Si la tendance actuelle se confirme, elle pourrait être le signe d’un changement durable de la place des femmes dans l’emploi et dans la gestion de l’organisation domestique de la famille.
Pour en savoir plus, voir le billet de blog n° 207 du Bloc-notes Éco de la Banque de France.
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