Guy Lévy-Rueff, directeur de la Conjoncture et des Prévisions macroéconomiques de la Banque de France, Jean-François Ouvrard, chef du service d’Études macroéconomiques et de Prévision, Camille Thubin, chef de pôle au service d’Études macroéconomiques et de Prévision, et Youssef Ulgazi, macroéconomiste au service d’Études macroéconomiques et de Prévision.
La vigueur de la reprise de l’activité économique se confirme en 2021 en France après la chute historique de 2020. Dans un contexte de bonne diffusion de la vaccination, le PIB et l’emploi ont nettement rebondi au deuxième trimestre. La croissance du PIB atteindrait ainsi 6,3 % en 2021 en moyenne annuelle, puis 3,7 % en 2022, avant de revenir légèrement sous 2 % en 2023. L’activité retrouverait son niveau pré-Covid dès fin 2021. La révision en hausse de notre prévision pour 2021 depuis juin traduit avant tout un rebond un peu plus fort qu’anticipé à la fin du premier semestre.
- Le pouvoir d’achat des ménages, après avoir été préservé en 2020 (+ 0,2 % en moyenne), reprendrait une croissance de près de 3 % cumulés sur 2021-2023.
- L’inflation totale (IPCH) s’élèverait à 1,8 % en 2021 (en moyenne annuelle) avec des pics mensuels plus marqués, qui l’amèneraient à évoluer au-dessus de 2 % d’août à décembre 2021, avant de s’abaisser à 1,4 % en moyenne annuelle en 2022, du fait notamment de la stabilisation du prix de l’énergie. En 2023, l’inflation totale s’établirait à 1,3 % en moyenne annuelle.
- La résilience du marché du travail est meilleure que prévu, grâce notamment au soutien des mesures publiques. L’emploi salarié a ainsi retrouvé son niveau d’avant-crise dès mi-2021. Désormais, l’économie française retrouve son principal défi d’avant-crise : des difficultés fortes de recrutement (pour la moitié des entreprises selon notre enquête mensuelle) alors même que le chômage resterait élevé à 8 %.
- L’économie française sort donc de la crise Covid et va aborder une nouvelle phase. Après le fort rebond de 2021, provoqué par la réouverture de l’économie et les mesures de soutien, le PIB va progressivement revenir vers son niveau potentiel. Les conditions seront encore favorables à l’horizon de cette projection (surplus d’épargne disponible des ménages, situation financière globalement préservée des entreprises, plan de relance) mais vont redevenir progressivement davantage dépendantes des moteurs plus structurels de la croissance.
Pour en savoir plus, voir nos projections macroéconomiques de septembre 2021.
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