Dans l’imaginaire collectif, les après-guerres sont associés à l’inflation voire à l’hyperinflation. Comme les guerres augmentent la dette publique, il est commun d’associer endettement et inflation. Cette impression résulte de l’étude des guerres du 20ème siècle. Quand la focale est élargie vers des cas plus anciens, l’impression s’estompe. Après 1815 au Royaume-Uni, la dette a été remboursée sans défaut et sans inflation notable, voire même en période de déflation.
Mais réussir à faire revivre l’économie à la sortie d’une guerre requiert la relance de l’activité, alors même que la gestion des séquelles en termes d’endettement pèse sur le budget public, créant une « tragédie des horizons économiques ». La solution de nos ancêtres fut une ingénierie financière permettant d’isoler les choix budgétaires courants des désaccords sur le financement du remboursement de la dette.
Cette ingénierie financière consiste à cantonner le surcroît de dette publique, c’est-à-dire à la transférer dans une organisation dédiée dont les ressources servent au remboursement graduel. En France, après 1815, la dette publique est cantonnée à la Caisse des Dépôts et Consignations et sa jumelle la Caisse d’Amortissement.
Pour une analyse plus approfondie, consulter le site de la Banque de France.
Photo de couverture par Edal Anton Lefterov, sous licence CC BY-SA 3.0
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