La Banque de France a publié le 14 mars ses projections de croissance et d’inflation pour la période portant de 2022 à 2024. Suite au déclenchement du conflit en Ukraine, deux scénarios ont exceptionnellement été présentés, l’un conventionnel (s’appuyant sur des hypothèses arrêtées au 28 février, c’est-à-dire avec les données effectives telles que disponibles au tout début du conflit) et un autre, dégradé, qui tente d’évaluer l’impact d’une hausse plus importante et durable du prix du pétrole, du gaz et du blé. Le contexte de forte incertitude rend l’exercice de projection difficile ; les scénarios visent à éclairer le champ des possibles. Par ailleurs, les projections ne prennent pas en compte le plan de résilience présenté par le Gouvernement, mais intègrent les mesures liées au bouclier tarifaire.
Ces deux scénarios prévoient un impact négatif sur l’activité de l’économie française, néanmoins celui-ci serait nettement moins important que celui connu lors de la crise sanitaire qui avait conduit à un recul du PIB de 8 %. En effet, le conflit en Ukraine aurait des conséquences plus ciblées que la crise sanitaire. D’autre part, le redressement économique de 2021 a continué à stimuler l’activité au premier trimestre 2022. En 2022, la croissance du PIB pourrait ainsi atteindre 3,4 % selon le scénario conventionnel et 2,8 % dans le scénario dégradé (cf. graphique 1). En 2023, la croissance s’établirait à 2,0 % dans le scénario conventionnel et 1,3 % dans un contexte dégradé.
L’inflation, également touchée par le choc externe négatif que constitue le conflit en Ukraine, resterait élevée en 2022 selon les deux scénarios : 3,7 % selon le scénario conventionnel, pouvant atteindre 4,4 % dans le cas de la projection dégradée (cf. graphique 2). En 2023, elle ralentirait progressivement pour revenir à l’horizon 2024 en-dessous de 2 % (1,7 % dans le scénario conventionnel et 1,5 % pour le dégradé).
Pour en savoir plus, voir nos projections macroéconomiques de mars 2022.
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