Grâce au soutien des pouvoirs publics, les ménages français ont été, jusqu’à présent, relativement protégés des effets économiques de la crise. L’amortisseur public a massivement, et heureusement, permis de limiter leurs pertes de revenu en moyenne à moins de 10 % du total des pertes en 2020, ce qui est très en deçà de leur poids dans le revenu disponible national (61 %).
Ce constat global s’accompagne cependant d’inégalités : les ménages les plus fragiles ont subi des pertes de revenus justifiant un soutien public spécifique. À côté de ce soutien indispensable, la Banque de France se mobilise sur tout le territoire pour apporter des solutions concrètes aux personnes en situation de fragilité financière.
La lutte contre les situations de surendettement
Depuis le début de cette année 2020 [à fin octobre], un peu moins de 90 000 dossiers de surendettement ont été déposés contre un peu plus de 120 000 à cette même période l’an dernier, soit une baisse de 28 %.
Ce « retard », qui peut être expliqué par la période de confinement, n’est à ce stade toujours pas résorbé. Les personnes confrontées au surendettement font face à des situations particulièrement difficiles et précaires, encore amplifiées par un contexte persistant de crise sanitaire et économique : elles sont souvent sous le seuil de pauvreté, mal logées, au chômage et ont la charge – seule – d’un ou plusieurs enfants (cf. publication de la Banque de France, 30 ans de lutte contre le surendettement). Il est donc essentiel de ne plus perdre de temps.
La Banque de France, et ses 105 succursales réparties sur tout le territoire, est pleinement mobilisée pour accueillir tous les usagers qui souhaitent déposer un dossier de surendettement. Un portail sera d’ailleurs ouvert d’ici la fin de cette année afin de permettre le dépôt en ligne du dossier de surendettement.
L’encadrement des frais bancaires
Sous l’impulsion de l’Observatoire de l’inclusion bancaire, la profession bancaire s’est engagée à plafonner, dès 2019, les frais d’incidents facturés aux clients identifiés comme fragiles, et à mettre en place un plafond réduit pour les souscripteurs de l’offre spécifique. Près de trois millions de personnes en situation de fragilité financière bénéficient aujourd’hui de ce plafonnement, dont plus de 500 000 au titre de l’offre spécifique.
Afin de mieux détecter les dysfonctionnements, une « cellule d’alerte inclusion » [ cellulealerteinclusion@banque-france.fr ] a été mise en place pour débloquer les situations individuelles et faire progresser les modalités de détection des établissements afin que toutes les personnes précaires puissent bénéficier du plafonnement des frais bancaires.
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