De nombreux États de la zone euro ont la possibilité d’emprunter à des taux d’intérêt négatifs, même sur des maturités longues. Malgré l’accroissement de l’émission de dette obligataire dans les pays de la zone euro – pour contenir le ralentissement économique dû à la pandémie – les taux souverains sont demeurés proches de leurs plus bas niveaux historiques (cf. graphique). Cela vaut également pour des pays dont les niveaux de dette étaient déjà très élevés et le risque de crédit associé plus important.
Le stock global de dette (publique et privée) à taux négatifs a fortement augmenté au cours des cinq dernières années, sa valeur totale dépassant 11 000 milliards d’euros en mars 2021. Les obligations d’entreprises se négocient actuellement elles aussi à des taux négatifs (même si elles sont peu nombreuses), alors que les taux d’emprunt sur la dette des entreprises sont habituellement plus élevés que ceux des États, en raison d’un risque de crédit plus important.
Le bas niveau des taux d’intérêt nominaux et réels pour les États et les entreprises de la zone euro n’est pas un phénomène récent, mais il reflète des tendances historiques longues au niveau mondial qui sont liées à une diminution du taux d’intérêt naturel réel.
Les taux à long terme ont également été comprimés par la politique monétaire et, en particulier, par les programmes d’achats d’actifs des principales banques centrales. Le fait que les taux à long terme soient négatifs n’est en revanche pas un phénomène mondial. Les taux à long terme sont tombés en dessous de zéro uniquement dans les pays dont les taux directeurs à court terme des banques centrales sont (ou ont été) négatifs.
Pour en savoir plus, voir le billet de blog n° 212 du Bloc-notes Éco de la Banque de France.
Note : APP, asset purchase programme (programme d’achats d’actifs). PEPP, pandemic emergency purchase programme (programme d’achats d’urgence pour faire face à la pandémie).
Sources : Bloomberg et Banque centrale européenne.
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