Qu’aurait fait Roosevelt face à la crise économique de la Covid-19 ?

Même si la nature des crises est très différente, la fin de la dépression aux États-Unis en 1933 peut être une source d’inspiration pour la sortie de la crise économique causée par la Covid-19.

Les actions décisives de Roosevelt pour stopper la dépression de 1929-1933

Au début des années 1930, les « épidémies de faillites bancaires » ont plongé les États-Unis dans la « Grande Dépression ». Le taux de chômage atteint 25 % tandis que les prix baissent de plus de 10 % par an. L’arrivée au pouvoir de Franklin Delano Roosevelt en 1933 inverse la tendance en quelques jours. La reprise est immédiate et vigoureuse.

Qu’est-ce qui explique un tel retournement ? Roosevelt propose rapidement des mesures concrètes et crédibles pour assurer la solidité des banques – qui étaient à l’origine de la récession. Par ailleurs, il adopte une communication directe  lors d’interventions radiophoniques régulières détaillant de façon pratique les décisions prises : ce qu’on a appelé les « conversations au coin du feu ». Enfin, la politique économique est entièrement dédiée à la reprise économique : la politique monétaire est accommodante pour sortir l’inflation des territoires négatifs tandis que la politique budgétaire consiste à augmenter les dépenses en les finançant par la dette tant que l’économie n’aura pas redémarré.

Deux leçons pour la sortie de crise

Bien sûr, comparaison n’est pas raison. Les causes premières de la Grande Dépression et de la récession actuelle sont très différentes : les banques aux États-Unis dans les années 1930, l’épidémie de Covid-19 aujourd’hui. Deux leçons de la gestion de crise par Roosevelt peuvent toutefois être tirées.

  1. La dépression est évitée par une communication crédible qui (i) répond de façon pratique à la cause première de la récession et (ii) réduit l’incertitude sur les politiques futures.
  2. Dans certaines circonstances, la relance de l’économie peut nécessiter le report de la consolidation budgétaire tant que la croissance n’est pas durablement revenue.

Pour une analyse plus approfondie, consulter le site de la Banque de France.