Quelles précautions pour contrer les arnaques liées à la Covid-19 ?

Les arnaques financières : de quoi parle-t-on ?

Il s’agit de toutes les arnaques qui concernent des produits bancaires, des assurances ou des placements. Il s’agit, par exemple, de faux comptes, de faux livrets d’épargne ou de fausses offres de crédit. L’accès à ces services suppose généralement le versement d’une somme qui ne sera jamais remboursée ou la promesse d’un service qui ne sera jamais fourni. Depuis le début de la crise sanitaire, les arnaques en ligne se sont fortement développées. Cela résulte notamment de l’augmentation du temps passé sur Internet en raison du confinement, et incidemment de la forte croissance des achats en ligne, renforcée par les restrictions d’ouverture imposées à certains commerces. Il ne s’agit néanmoins pas d’un phénomène nouveau et les autorités sont mobilisées depuis de nombreuses années pour lutter contre ce phénomène.

L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), en charge de la protection de la clientèle des banques, des assurances et de leurs intermédiaires et l’Autorité des marchés financiers (AMF), en charge de la protection des épargnants, mettent régulièrement à jour des listes noires des acteurs commercialisant des produits bancaires, d’assurance ou d’épargne sans y être autorisés.

Dès qu’elles identifient des escroqueries, ces autorités transmettent les informations dont elles disposent aux autorités judiciaires compétentes pour enquêter et poursuivre les fraudeurs.

En 2020, l’ACPR a inscrit plus de 1 000 acteurs frauduleux sur sa liste noire des sites ou entités proposant des crédits, des livrets d’épargne, des services de paiement ou des contrats d’assurance sans y être autorisés, dont plus de 360 au cours du dernier trimestre. Dans plus de 40 % des cas, les fraudeurs usurpaient l’identité d’un établissement ou d’un intermédiaire financier.

Face à cette recrudescence, L’État et les autorités de contrôle se sont associés au printemps au sein d’une « task force de lutte contre les fraudes et les escroqueries », afin de lutter collectivement contre ce phénomène.

Quelles précautions prendre ?

Dans le contexte actuel de recrudescence des fraudes en ligne, il est primordial de redoubler de vigilance avant de souscrire via Internet à une offre de crédit, d’épargne ou une assurance.

  • Ne jamais communiquer ses coordonnées ou d’autres données personnelles sur Internet ou par téléphone, mail, pièce d’identité, RIB, etc.
  • Faire attention aux publicités diffusées sur Internet, sur les réseaux sociaux (les escrocs sont très actifs sur le web) et rester vigilant face aux appels téléphoniques non sollicités.
  • Il n’y a pas de rendement élevé sans risque. Il faut donc se méfier des promesses de gains rapides et sans contreparties, des produits offrant des rendements élevés et sans risques, et plus généralement des offres cumulant des caractéristiques très attractives.
  • Ne pas céder à l’urgence ou aux pressions d’un interlocuteur, prendre le temps de la réflexion.
  • Se renseigner sur la société qui propose le produit bancaire, l’assurance ou le produit financier (dénomination sociale, pays d’établissement, adresse du siège social, numéro d’immatriculation ou d’agrément, etc.) et vérifier attentivement, à partir des registres officiels, qu’elle est autorisée à proposer ses produits et services en France.
  • Consulter les listes noires des autorités qui répertorient les acteurs frauduleux, sur le site Internet Assurance Banque Épargne Info Service (ABEIS) et vérifier que le site ou l’entité n’y figure pas.

Comment éviter les pièges liés à l’usurpation d’identité ?

Les escrocs utilisent des techniques d’usurpation d’identité qui peuvent prendre plusieurs formes :

  • l’usurpation de votre identité: ils utilisent vos données personnelles pour ouvrir un compte ou souscrire des crédits à votre nom ;
  • l’usurpation d’identité d’un établissement financier ;
  • l’usurpation d’identité d’une autorité de contrôle ou de son personnel pour vous convaincre d’effectuer certaines opérations.

Il est nécessaire de consulter les listes noires du site ABEIS afin de s’assurer que la société n’usurpe pas l’identité d’un professionnel. Les escrocs utilisent très souvent des adresses mail ou des dénominations très proches des sociétés existantes, il faut donc être particulièrement vigilant.

En parallèle, il faut systématiquement vérifier que la société est autorisée à commercialiser un produit ou un service en France en consultant, sur Internet, les registres et listes des agents financiers (REGAFI) et des organismes d’assurance tenus par l’ACPR et le registre unique des intermédiaires en assurance, banque et finance tenu par l’ORIAS ( Organisme pour le registre unique des intermédiaires en assurance, banque et finance).

Comment les autorités font-elles face à des techniques qui évoluent sans arrêt ?

Les techniques de fraude évoluent constamment. Ces dernières années, on observe un fort développement du « clonage de site » (création d’un ou plusieurs sites frauduleux similaires à un site Internet existant, comme le site de votre banque par exemple) mais aussi des usurpations d’identité de professionnels autorisés.

Cela implique pour les autorités une adaptation constante afin de pouvoir détecter les sites frauduleux. Elles réalisent une veille technologique et humaine associant une analyse des différents types de supports publiés sur Internet (publicités, sites, publications sur les forums et les réseaux sociaux, etc.) et la prise en compte des alertes des clients qui peuvent prendre contact directement avec elle via le site ABEIS.

Que faire en cas de fraude ou tentative de fraude ?

Les victimes doivent déposer plainte dans les meilleurs délais. L’ACPR recommande également de contacter le service public « Info Escroqueries », en appelant le 0 805 805 817 (service et appel gratuits du lundi au vendredi de 9 h à 18 h 30) et d’effectuer un signalement sur le portail gouvernemental « internet-signalement »,  et ce même si aucun préjudice n’a été subi. Un signalement est en effet utile pour empêcher d’autres tentatives d’escroquerie.