Le 14 avril, les ministres des Finances et gouverneurs de banques centrales des États du G7 se sont engagés, sous présidence américaine, en cohérence avec les positions prises par les dirigeants des pays du G7, a une coordination étroite pour combattre la pandémie de Covid-19 et atténuer ses impacts, via l’adoption dans chaque pays des mesures adéquates sur le plan sanitaire, économique et s’agissant de la stabilité financière ?
Réuni le 15 avril en format ministres des finances et gouverneurs de banques centrales, le G20, sous la présidence de l’Arabie saoudite, a quant à lui adopté un plan d’action décrivant les principes communs de la réponse sanitaire, économique et financière, et rappelant la nécessité de retourner à moyen terme à une croissance forte, soutenable, équilibrée et inclusive. Ce plan comprend notamment un soutien coordonné aux pays les plus pauvres et vulnérables, ainsi qu’un volet post-sortie de crise intégrant les leçons à tirer en termes de préparation avec l’OMS et les ministres de la santé du G20, une meilleure résilience des infrastructures face aux pandémies futures et une meilleure prise en compte des risques économiques des pandémies au sein des outils de gestion des risques du G20. La Banque mondiale et les autres banques multilatérales de développement ont également prévu des financements d’urgence à hauteur de 200 milliards de dollars, alliés avec un dispositif de soutien du FMI, à destination des pays émergents et en développement.
Le Plan d’action inclut en outre un moratoire temporaire sur le service de la dette des pays les plus pauvres, représentant environ 40 milliards de dollars pour 2020. Cette initiative doit aider les pays intéressés à affecter prioritairement leurs ressources à la lutte contre l’épidémie de Covid-19. L’ensemble des créanciers officiels bilatéraux (c’est-à-dire les États et autres prêteurs publics) doivent y participer, grâce à un accord inédit et historique, dans le cadre du G20, entre d’une part le Club de Paris, qui réunit la plupart des créanciers publics bilatéraux, et d’autre part des États n’en faisant pas partie, tels la Chine et l’Inde, créanciers importants. Au total, ce sont 30 pays créanciers qui se sont mis d’accord pour geler les échéances, en principal et en intérêt, de 77 pays parmi les plus pauvres de la planète. Le G20 appelle également les créanciers privés à contribuer à cette initiative dans des termes comparables.
Enfin, le 16 avril, le FMI a réaffirmé la disponibilité de sa capacité de prêt de 1000 milliards de dollars pour aider ses membres à traverser la crise. Il a également adopté un paquet de mesures comprenant la mise en place d’une ligne de liquidités à court terme (short-term liquidity line) à destination des pays touchés par une dégradation de leur balance des paiements du fait de la crise du Covid-19.
L’action du FMI dans les pays en développement a également été fortement renforcée afin de faire face aux déséquilibres budgétaires et extérieurs engendrés par la crise. Afin de prévenir toute crise de liquidité, la plupart des pays émergents et en développement éligibles ont recours aux facilités d’urgence (facilité de crédit rapide à taux concessionnels, plus favorables que ceux du marché, et instrument de financement rapide), dont les plafonds ont été doublés, ainsi qu’aux fonds d’assistance et de riposte aux catastrophes. L’accès à ces facilités a également été simplifié et accéléré.
Les appels de fonds auprès des pays membres, ainsi que d’autres financements en cours d’examen, devraient permettre une forte augmentation des ressources du fonds pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC) : La France a annoncé le doublement de sa contribution à ce fonds. Il n’y a en revanche à ce stade pas eu de consensus sur l’allocation de droits de tirage spéciaux dans le cadre de la crise du covid-19.
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